Vous connaissez l’effet Zeigarnik ? C’est un biais cognitif. En gros, ça nous dit qu’on a plus tendance à se rappeler une tâche inachevée, interrompue, et à focaliser dessus plutôt qu’à se souvenir des tâches terminées.
Donc si ça fait écho en votre « moi intérieur » c’est tout à fait normal. Une fois qu’on en a conscience, on réalise aussi que ça peut saper le moral et démotiver. Et cette perte d’engagement, à l’échelle d’une équipe,risque fortement de se ressentir sur leur efficience.
Pour illustrer cette idée, imaginez-vous dans les vestiaires d’une équipe de foot à la mi-temps. Vous êtes en finale, vous êtes l’entraîneur et le score est à égalité.
Deux options de discours s’offrent à vous :
- Vous pointez du doigt le fait que l’instant est difficile pour l’équipe et qu’il faut tout faire pour finir correctement la deuxième mi-temps car on n’a toujours pas gagné.
- Vous rappelez aux membres de l’équipe toutes les victoires qui les ont amenés jusqu’ici. Qu’ils ont prouvé qu’ils en étaient capables tous ensemble. Vous les félicitez car ils n’ont pas perdu pendant cette première mi-temps. Toutes les conditions sont réunies pour gagner !
Intuitivement, on penche vers le deuxième qui paraît plus motivant.
C’est la raison pour laquelle il est important de célébrer ! De ne pas laisser s’échapper les bonnes ondes que nous apporte l’accomplissement d’une activité. Ces bonnes ondes seront notre énergie pour la suite.
Pour cela quelques tips qui facilitent la célébration :
- Définir collégialement la définition of done (DOD) des activités de l’équipe et leur donner du sens. Difficile de célébrer quand on ne sait pas quand une activité est vraiment terminée, ni la valeur qu’elle apporte. Partager une vision claire est nécessaire pour avancer en équipe dans le même sens, au même rythme.
- Rendre visible les victoires : management visuel !!!
- Être une organisation apprenante. Quand la résolution de problème et la mesure sont totalement intégrées dans la culture d’entreprise. Les collaborateurs qui résolvent et mesurent de manière quotidienne sont dans un contexte qui favorise la célébration. Du coup ça motive à continuer de s’améliorer. De plus, des cérémonies telles que les rétrospectives permettent de mettre en lumière les « bonnes choses » et de s’assurer qu’elles pourront se reproduire.
- De manière plus générale, travailler en cycles courts avec des approches incrémentales et itératives de la production, permet de décrocher des victoires de manière plus récurrente. Par exemple, le cycle en V ne va pas aider à l’apparition de victoires régulières pour une équipe. A l’inverse la célébration est favorisée dans une équipe Scrum par exemple, qui réalise des sprints réguliers. De manière générale, mieux vaut 5 petites célébrations d’équipe dans l’année, qu’une seule grosse célébration au niveau de l’entreprise. De plus, l’organisation d’un évènement n’est pas forcément une tâche simple pour tout le monde. Ça s’apprend, c’est comme tout. Et donc, plus on se livre à l’exercice, plus on s’améliore pour les fois suivantes.
Quels sont les bénéfices de la célébration pour les équipes ?
Pourquoi célébrer l’atteinte d’un objectif ?
- Célébrez pour motiver :
Un sentiment de soulagement accompagne la satisfaction ressentie par l’atteinte d’un objectif lors de sa célébration. Ce petit temps de lâcher-prise permet de donner un nouveau souffle à l’équipe pour qu’elle puisse repartir de plus belle vers un nouveau but. De plus, ce moment permet de remercier le collectif et ceci n’est pas à négliger car le besoin de reconnaissance est parfois présent chez différents collaborateurs et donc essentiel pour maintenir leur motivation. Les membres de l’équipe se sentent utiles, et gagnent en sérénité quant à leur capacité à faire et à réussir.
- Célébrez pour renforcer les liens et le sentiment d’appartenance :
La célébration en équipe permet aux collaborateurs de se retrouver pour parler d’autre chose que la production quotidienne dans un environnement chaleureux voire fun. Selon la façon de célébrer choisie (un petit dej’ cool, un afterwork, une soirée dansante, une activité originale outdoor, un défi ludique ou sportif, une journée à thème …) on laisse plus ou moins de latitude aux personnes pour qu’elles apprennent à se connaitre, et pour fédérer autour des valeurs de l’équipe, renforcer la cohésion. Ce moment de partage peut aussi être l’occasion pour les membres de l’équipe de découvrir les bonnes pratiques de chacun qui ont participé à la réussite.
Il est important de ne pas négliger l’effet de surprise des célébrations. En « ritualisant » trop les célébrations avec des objectifs qui ne seraient pas assez ambitieux, la célébration devient une récompense. Or, laisser s’installer un cadre qui tend vers la « méthode de la carotte » ne contribue pas favorablement à l’émergence d’une culture bienveillante.
Pour finir, la mise en place de temps forts pour célébrer les victoires est à mettre en miroir de l’attitude que l’on adopte face aux échecs. Un échec n’est pas une tragédie. Un échec doit faire l’objet d’un temps dédié lui aussi car c’est une opportunité d’apprentissage. Permettre à l’équipe d’analyser l’écart, entre le réalisé et l’objectif qui était fixé, est important. Cela permet de la rendre autonome sur la résolution de problème et de lui laisser mettre en place des actions d’amélioration pour faire mieux la fois suivante.
N’hésitez pas à en apprendre un peu plus sur la résolution de problème avec l’article Le PDCA expliqué en speed